Julien DELIGIA

1. Bonjour Julien, peux-tu te présenter rapidement ?

J'ai 21 ans, je suis creusotin et je suis actuellement en DU Conception Fabrication Assistée par Ordinateur à l'IUT du Creusot, en alternance avec Areva Intercontrol à Chalon/Saône. Je pratique le foot depuis tout petit, j'ai commencé en club à 8 ans au Montcenis FC, pour qui j'arbitre actuellement.

2. Dans quelles conditions es-tu venu à l’arbitrage ?

Le MFC n'avait plus droit aux mutations car on n'avait plus d'arbitre, donc les dirigeants ont proposé aux jeunes cette formation qui nous est gratuite (avant 23 ans). J'ai donc fait 5 vendredi soirs de formation qui m'ont énormément plu ! J'ai appris pleins de petits détails que n'importe quel joueur de district voir de plus haut niveau ignore ! Le football est pour moi un des sports les plus pointus et il me reste encore beaucoup de choses à apprendre !

3. Peux-tu nous évoquer ta vie d’arbitre, ton ressenti, les moments agréables ou plus difficiles dans cette fonction. Des évènements que tu as vécu ou des gens que tu as rencontrés ou côtoyés t’ont-ils marqué dans ta carrière arbitrale ?

"Ma vie" d'arbitre, c'est le terme exacte, puisqu'après avoir fait cette formation, on vit arbitre, c'est un énorme plus sur le CV ! Lors d'un entretien, on m'a demandé comment je réagirai face à un conflit entre deux de mes collègues, la réponse était trop simple : "Vous savez, des conflits j'en ai tous les week-ends, mais à 11 contre 11 (sans les coachs !)". Je suis de nature très impulsif, mais quand j'ai le sifflet, je me sens plus cool. J'arbitre depuis quasi 2 ans, et ça m'a beaucoup aidé, on a d'énormes responsabilités, ça nous fait bien murir l'esprit.

Je dirais que chaque match est agréable car on a toujours une anecdote, peu importe le lieu, peu importe la minute ! A l'avant match, à la mi-temps, à la fin… mais surtout à la fin ! Lors d'un tournoi au Creusot, qui s'était super bien déroulé, j'arbitrais la finale, et au coup de sifflet final, un des parents a couru, traversé tout le terrain pour venir me dire que j'étais un mauvais (et oui, il faut savoir se faire critiquer/insulter par l'équipe perdante, il y aura toujours une personne qui sera là pour nous dire ce que personne d'autre dira ou pensera).

A l'IUT aussi, j'ai arbitré la coupe de Bourgogne/Franche Comté et la coupe de France (2014/2015), c'est un peu plus difficile, des mentalités totalement différentes qu'en club, mais toujours plein d'anecdotes telle que Toulouse/Tarbes qui se sont affrontés à 6/7h de chez eux alors qu'ils habitent l'un à côté de l'autre.

Des gens qui m'ont marqué, il y en a pleins, évidemment certains plus que d'autres, notamment Mustafa GUNGOR avec qui je m'entends très bien, et qui m'a bien conseillé dans mes débuts, je le remercie ! Ahmed EL MANDILI, Thibault BERGERON, Walter MARTINELLI, Armando RIBEIRO PINTO, Luis Manuel SEIXAS, et j'en oublie quelques-uns, sont de supers rencontres, sur qui j'ai pu m'appuyer pour progresser.

4. Enfin, tu es adhérent à l’Unaf, que cela représente-t-il pour toi ?

Etre adhérent à l'Unaf, ça représente avant tout une assurance/protection, car on ne sait pas ce qui nous attend quand on arrive au stade. Comme je l'ai dit, un spectateur était venu à moi à la fin d'une rencontre, tout s'est bien passé, mais un jour pas comme les autres et ça peut dégénérer. Malheureusement, on est à l'abri de rien aujourd'hui. Ça représente aussi pour moi un certain statut, je ne suis pas un simple arbitre d'un club de football, je suis membre d'un second club au final, tout comme une équipe de foot se soutient, on sent le même esprit à l'unaf, on se soutient et le week-end, on est seul physiquement sur le terrain face à 22 joueurs mais derrière on est toute une équipe.

5. As-tu autre chose à nous dire ?

N'ayez pas peur d'arbitrer ! On y prend goût et si on ne serait pas là, il n'y aurait pas de match ! Bonne saison à toutes et tous !