Le 27 avril, l’homme en jaune saône-et-loirien, qui représentera la France à l'Euro 2016, viendra défendre dans le Brionnais la difficile fonction d’arbitre, beaucoup trop vilipendée à son goût.
Le principe de cette conférence-débat que vous organisez, c'est de montrer que ce n'est pas si facile que ça d'être arbitre, non ? Oui, c'est de casser quelques idées reçues sur l'arbitrage et de montrer de façon très concrète ce que c'est d'être arbitre et les prises de décision que cette fonction implique. Avec beaucoup de participation du public.
 
« Le culte de la contestation »
 
On peut quand même s'étonner de voir celui qui est considéré comme l'un des meilleurs arbitres français, le seul qui officiera durant l'Euro 2016, s'embêter à venir animer ce genre de soirée dans la campagne profonde, comme dans le Brionnais à La Chapelle-sous-Dun mercredi 27… Je suis convaincu que c'est en allant voir les gens chez eux, en leur parlant de visu, que l'on peut faire passer des messages. Il faut avoir des liens directs avec les gens. C'est pour cela que je prends mon bâton de pèlerin pour aller au contact des passionnés, des licenciés… Je suis profondément attaché à l'interactivité, au contact entre les hommes.
 
Je souhaite que les gens puissent juger par eux-mêmes ce que c'est que l'arbitrage, réaliser qu'il faut prendre des décisions parfois compliquées en moins d'une demi-seconde. Et ce sans être donneur de leçons, surtout pas.
 
Face à toutes les difficultés du rôle d'arbitre, justement, la vidéo peut-elle être un atout ? La goal-line technology en vigueur en Ligue 1 cette saison permet par exemple de déterminer ce qu'il est parfois impossible de voir à l'œil nu… Je ne répondrai pas à cette question.
 
« Le match le plus dur à arbitrer, c'est toujours le prochain »
 
Les critiques des commentateurs, les insultes faciles de supporters sont-elles difficiles à supporter ? Ce n'est pas agréable à vivre, c'est sûr. Et ce culte de la contestation aiguë n'est pas bon pour notre sport. C'est un problème qui lui fait du mal. Il y a une vraie prise de conscience individuelle à avoir de la part de chacun ; et c'est pourquoi j'accomplis, à mon échelle, ce genre de démarche.
 
Et quels sont les avantages de ce métier ? Il y a beaucoup d'excitation et de plaisir à endosser cette fonction, qui suppose beaucoup de responsabilités. Chaque match est un vrai challenge, un vrai défi à relever. Être arbitre, c'est une belle activité.
 
Quel est le genre de contexte (compétition, stade…) le plus compliqué à gérer en tant qu'arbitre selon vous ? Le match le plus dur à arbitrer, c'est toujours le prochain. Il n'y a pas tel ou tel endroit plus difficile qu'un autre : ça, je n'y crois pas. C'est le scénario, l'histoire du match qui fait que cela devient compliqué ou facile.
 
Que diriez-vous à quelqu'un qui hésite à venir vous voir mercredi prochain ? Soyez curieux et venez vivre l'expérience. On ne peut juger que quand on connaît les choses.
 
Conférence - débat interactive et didactique sur le rôle de l'arbitrage. Mercredi 27 avril, à la salle communale de La Chapelle-sous-Dun, soirée à l'initiative du club Dun Sornin Foot, ouverte à tous, à 19 h 30, à base d'anecdotes, vidéos et mises en situation.
 
Par Pierre-François Chetail
pierre-francois.chetail@centrefrance.com