Interview de Thomas Meunier, Arbitre de tennis

1. Bonjour Thomas, tu es arbitre de Tennis ou juge, au fait comment dît-on ? Et peux-tu te présenter rapidement ?

Je suis arbitre de chaise et juge de ligne. Pour être plus précis :

L’arbitre de chaise est chargé de la direction d’une partie. Il juge la matérialité des faits (notamment si la balle est bonne ou faute) et veille au respect des règles du jeu et du code de conduite.

Le juge de ligne seconde l’arbitre de chaise en jugeant les balles sur une ligne. Il annonce notamment à haute voix les balles « fautes » et confirme du geste approprié les bonnes balles.

Je suis licencié au tennis club de Gueugnon, j’ai 39 ans, marié avec deux beaux enfants. Je suis cadre territorial.

2. Comment es-tu venu à l’arbitrage et à quel niveau évolues-tu ?

Je suis un passionné de tennis depuis ma plus jeune enfance. Des difficultés de santé m'ont contraint d’arrêter le tennis en compétition et même à un moment donné en loisir. Il y a un an ½, j’ai rencontré Christian RIZET président du tennis club de Gueugnon. Nous avons échangé sur l’arbitrage. Très vite, il m’a inscrit pour effectuer les examens d’arbitrage et en mai 2014, j’officiais déjà sur les rencontres de championnat par équipe en national, puis lors des 1/4 de finale du tournoi national de Gueugnon.

Lors de ce tournoi, j'ai rencontré Jacky Terreau, président de la ligue de Bourgogne de tennis. Celui-ci m’a fait confiance en me proposant d’officier en septembre 2014 au tournoi international futur de Nevers en tant que juge de ligne, puis en décembre 2014 au championnat de France 12/13 ans en tant qu’arbitre de chaise. En 2015, j’ai officié lors des championnats par équipe nationale 1A, mais j’ai surtout eu la chance de représenter la Bourgogne au trophée national senior de l’arbitrage (Tnsa) à Roland Garros, arbitrant sur un site mythique lors des championnats de France seniors. C'était pour moi un rêve d’enfant.

Ma saison s’est poursuivie cet été avec l’arbitrage des finales hommes et femmes du tournoi national de Gueugnon, où j’ai pu arbitrer des joueurs et joueuses professionnels. Cette semaine passée, j’étais présent au Tournoi Future de Nevers, un grand moment !

3. Quelles qualités essentielles sont nécessaires pour juger ou arbitrer au tennis ?

Je pense que la qualité essentielle d’un arbitre est la communication. En effet, la communication avec les joueurs et joueuses est essentielle, voir primordiale dans un match. Ensuite, les qualités sont le sérieux et la concentration.

4. Et aussi quelles sont les principales difficultés ?

L’arbitrage n'est pas une activité facile, car il faut en permanence se remettre en question et gérer très rapidement les erreurs et savoir rebondir. Dans un match, une erreur d’arbitrage peut effacer la crédibilité gagnée jusqu’à présent.

5. Comment est structuré l’arbitrage au tennis ? Comment se passent les désignations et les promotions ? Et si on rêve un peu... comment un jour se retrouver sur le Central de Roland Garros ......?

La commission fédérale d'arbitrage est composée de membres, élus par le Comité de Direction de la FFT. Ensuite, il existe une CRA (commission régionale de l’arbitrage) dans chacune des 36 (31 en métropole) ligues de la Fédération. Le président de commission d’arbitrage en Bourgogne est Cyril VALLÉE. La CRA est composée de membres élus et bénévoles. Selon la structure propre à chaque ligue, les CRA exercent la totalité des missions qui lui sont confiées et/ou en délèguent une partie aux Comités Départementaux qui composent la ligue. Pour la Saône et Loire, c'est Pascal BUSSERET qui est en charge de la commission départementale de l’arbitrage.

Pour devenir arbitre ou juge-arbitre, on doit déjà être licencié. Ensuite, on devra commencer par suivre les cycles de formation proposés par la ligue. Tous les arbitres débutent au niveau de leur club puis continuent dans leur Comité Départemental et leur Ligue avant de pouvoir prétendre postuler à l’examen d’arbitre Fédéral, qualification la plus élevée de notre hiérarchie Fédérale. Les arbitres doivent avoir une ancienneté minimale à chaque grade pour prétendre postuler au grade supérieur et avoir une activité annuelle minimale. Ensuite, parmi les arbitres fédéraux les plus compétents et dont les qualités d’arbitrage (notamment la communication et l'anglais) sont reconnues, la Fédération Française de Tennis choisit des candidats potentiels aux formations internationales. Une fois nommés au niveau international (4 niveaux de certification/grade : badge blanc, bronze, argent et or), les arbitres sont évalués et leur certification (grade) peut être revue chaque année à la hausse ou à la baisse par la Fédération Internationale.

Pour répondre à l’une de vos questions, devenir arbitre international ou arbitrer une finale à Roland Garros est le fruit d’un parcours long, marqué par le travail et la volonté progresser.

La Fédération Française de Tennis compte 5 arbitres internationaux, détenteurs du « badge d’or », soit la distinction la plus suprême dont l’arbitre originaire de Saône et Loire Damien DUMEUSOIS.

6. Quel regard portes-tu sur tes collègues arbitres de football ?

L’arbitrage dans le foot est également très difficile. Discipline qui demande une connaissance du règlement et de la fermeté. C’est également un travail d’équipe comme au tennis, où l’arbitre central doit travailler en collaboration avec ses arbitres assistants comme un arbitre de chaise au tennis avec ses juges de ligne.

7. Enfin, nous te solliciterons au cours de la saison pour avoir ton avis d’arbitre de tennis sur des sujets précis, es-tu ok pour jouer le jeu avec nous ?

Avec plaisir, vous pourrez me solliciter au cours de l’année.